65 PROFESSIONNELS RÉUNIS & 70 RDV BTOB POUR CES DEUXIÈMES RENCONTRES MARCHES DE LA RENTRÉE 2021
Le 21 Octobre au Bioparc Sophia-Antipolis
Un succès pour cet évènement qui avait pour objet de réfléchir aux perspectives sur le marché de la Santé après la Covid_19, mais aussi de découvrir les dernières innovations basées sur la data et l’Intelligence Artificielle au service de la médecine personnalisée.
Les offres e-santé basées sur la data sont variées mais nécessitent toutes une collaboration étroite entre offreurs de solution numérique et médecins , professionnels de santé ou patients, depuis l’idéation jusqu’à l’expérimentation.
Pour Olivier Chavrier, Directeur Général SCS : « Les offreurs de solutions technologiques SCS ont non seulement besoin de se faire connaître des entreprises, des professionnels et des financeurs de la santé mais aussi de comprendre leurs différents enjeux et les différentes normes. Ils pourront ainsi s’acculturer, faire évoluer leurs offres technologiques, tester les effets cliniques de leurs solutions innovantes et ce pour une bonne adéquation avec les besoins de ce marché complexe mais porteur ».
EN SYNTHÈSE, 4 TEMPS FORTS
- Tendances en Santé
Le Professeur J-M. Bereder du CHU de Nice présente le résultat d’une Étude nationale de l’ANAP (Association de l’Appui à la performance) avec les succès et les flops des 76 projets IA déployés dans plus de 50 hôpitaux en France.
Coté médecin, une cohérence doit être trouvée dans la finalité de l’usage afin de transformer leurs pratiques. Pénétrer le monde hospitalier nécessite une boite à outils que détaille le Professeur Bereder.
L’avocate E. Scaramozzino du cabinet Constellation Avocats informe sur les nouvelles règles du jeu du Dossier Médical (DM) dans le contexte de Ma Santé 2022. L’avocate détaille la stratégie réglementaire à adopter pour les DM
La surveillance clinique est nécessaire pour démontrer la fiabilité du Dispositif médical …mais c’est aussi une véritable porte ouverte pour une levée de fonds.
La réglementation française est contraignante pour les offreurs de solution innovante mais il faut en mesurer le bénéfice.
La réglementation française est la première au monde pour l’IA embarquée dans les DM.
« Cette réglementation se superpose à la réglementation EU qui va dans le bon sens : Mon espace de santé européen va favoriser les échanges de données médicales »
- Table-Ronde 1 – Stratégie de croissance / Stratégie d’investissement dans une startup e-santé: regards croisés
Docaposte a une forte appétence pour la santé : secteur stratégique, souveraineté , service de proximité et C. Lagardère rappelle que Docaposte n’est pas un fonds d investissement mais a une stratégie industrielle avec Recherche de proximité sur le territoire, solutions pragmatiques et opérationnelles. Docaposte veut allier technologie (mature) et humain (médecin…).
Docaposte vient de recruter 300 data scientists, pure player IA et big data pour investir massivement dans les projets et les startups et réussir sa croissance externe.
La réglementation fait peur aux offreurs de solution car les nouvelles directives apparaissent contraignantes et les offreurs de solution (ou fabricants de DM) croulent sous la documentation …et vont donc moins vite dans l’innovation.
« La réglementation des Dispositifs médicaux c’est comme une corde: on se hisse avec ou on se pend » – C.Briand, OTICON Médical
LUNA endométriose jeune startup aixoise partage sa stratégie de croissance et ses questions face aux investisseurs.
Chepakee explicite les attentes d’un acteur digital innovant vis-à-vis d’un investisseur privé et sa stratégie pour recruter les collaborateurs dans sa structure.
- Table Ronde 2 – De l’idée innovante à la vente d’un service digital en santé
Le constat est que des solutions numériques avec maturité technologique arrivent dans les mains de médecins mais beaucoup de solutions ne sont finalement pas utilisées. Il faut sortir de la « réflexion strictement IT » selon les médecins.
Des problématiques autour de l’adoption par les professionnels et / ou les utilisateurs des solutions ont été débattues et la recherche de sujets utiles pour les médecins est au cœur des débats.
« Les médecins doivent être les early adopters des solutions numériques innovantes et cette synergie devrait donner une valeur ajoutée incroyable ! » – S. Aridhi, Sensoria Analytics
La startup Alakin health, crée pendant la COVID et “grâce au COVID” aide les médecins avec l’IA à optimiser le parcours patient. Son CEO F. Pakin rappelle que “La France c’est la santé au pays des merveilles “.
C.Briand rappelle que la success story d’OTICON Médical aujourd’hui avec plus de 2 000 patients dans le monde est due grandement à SCS et notamment Olivier Chavrier. SCS a aidé à l’obtention d une aide publique de 3 millions d’euros, à l’époque de Neurelec, jeune startup. Cette aide a permis de gagner la guerre technologique face aux 3 concurrents étrangers et pénétrer 30% du marché mondial des implants. « OTICON est fier d être français et fier d être au Pôle SCS »
Pour Tuito, il faut comprendre quels sont les freins à l’adoption dès le départ. Une logique de méfiance de la part des médecins sur la confidentialité des informations échangées (notamment sur internet) est inévitable. Faire accepter l’interface vocale aux patients & médecins (Voice User interface) a nécessité beaucoup de travail pour rétablir la confiance. Tuito a proposé d’utiliser le edge ou le traitement local des données vocales des patients pour dévier la méfiance de la parole sur internet.
BODYO souligne que le design est au cœur du parcours patient. « Le succès d’ une solution IA sur le marché de la santé passera par le desilotage afin d’améliorer la confiance dans l’utilisation d une fonctionnalité »
Pour Blu manta, l’innovation de rupture crée des problèmes de confiance. Il ne faut pas confondre les problèmes d interprétabilité Vs l’explicabilité: le médecin a besoin de confiance et d’interprétabilité principalement.
Euranova supprime les biais d’acquisition dans l’imagerie médicale grâce à l’IA. Euranova a eu besoin de vulgariser sa démarche scientifique auprès des médecins car ils n’avaient pas conscience des biais techniques entre les différents fabricants. Le design de l’interface est clé pour l’adoption et rentrer dans le processus du médecin.
Morgon technologies amène le Droit au Très-Haut-Débit pour les déserts médicaux et cite l’exemple d’une station de télé-médecine sur l’Atoll d’Amanu en Polynésie Française.
- Table Ronde 3 : Structuration d’une entreprise innovante dans la santé
Neocustic mentionne que les données, la connectivité et l’IA sont de véritables leviers pour personnaliser leur solution de correction auditive. Il utilise la donnée autour du patient et surtout son feed-back: le confort du patient est clé. Cette donnée sera communiquée au médecin qui corrigera l’aide auditive au patient . Puis avec beaucoup de données, l’IA servira à construire des services avancés.
Nauvelis multiplie les sources de données pour fiabiliser la détection d’anomalies dans la santé au domicile. À partir de donnés basiques (capteurs de lumière..) on utilise l’IA et le croisement des données pour détecter une situation anormale…exemple: la télévision est éteinte et la personne n’est pas dans son fauteuil comme d’habitude.
OTICON Médical rappelle l’innovation de rupture apportée par la collaboration avec un académique, comme INRIA Sophia-Antipolis et le projet d’imagerie médicale en cours avec le CHU de Nice qui détient les données…
LUNA a une promesse : ne pas laisser la femme atteinte d’endométriose seule. Pour ce faire, elle construit une architecture IT d’IA ultra-sécurisée pour travailler sur les données collectées et les « clusteriser », afin d’identifier les typologies de femmes atteintes d endométriose …car c’est loin d’être clair.
en synthèse
Plusieurs freins à l’innovation sont mentionnés par les participants et notamment les offreurs SCS :
- L’aspect financier: Les offreurs de solution cherchent un modèle économique et les médecins traitants exigent une solution remboursée par la Sécurité Sociale
- Une logique de méfiance de la part des médecins sur la confidentialité des informations échangées et une suspicion sur le respect des règles éthiques
- Une compréhension différente selon le domaine : les technologies IA sont massivement adoptées en radiologie alors qu’une crainte et des « fantasmes » apparaissent sur d’autres usages
- Les médecins n’ont pas le temps… le médecin répond à un email après 1 mois
- L’acculturation des 2 cotés nécessite du temps… nécessité pour les médecins de dégager du temps pour travailler sur les technologies et les jeux de données (documenter et historiser les données, produire un catalogue de données..)
- Le recrutement pour les startups en croissance est cité plusieurs fois par les intervenants comme une « douleur ». Le maintien des équipes en place et la disponibilité de compétences « bien formées et localement».
- Le passage obligé par des essais cliniques robustes : le marquage CE de DM et « le sens d’usage » pour les médecins passe par des essais cliniques poussés/ fiables et une démonstration de la robustesse du modèle IA
- Collaboration industriel/académique : beaucoup de financements pour favoriser la collaboration avec des partenaires académiques, mais la direction de l’entreprise doit trouver un compromis. L’académique a des objectifs sur une période de temps différents de l’entreprise innovante. L’académique cherche, par la collaboration, à publier ou développer des compétences. Il faut donc se mettre d’accord dès le départ sur 2 points : la propriété intellectuelle et le diffusion des résultats.
EN CONCLUSION
Ce type d’événement contribue à comprendre les enjeux des 2 cotés et dé-siloter / favoriser l’acculturation des offreurs de solutions innovantes sur les préoccupations des professionnels de santé d’une part, et d’autre part, vulgariser les technologies et les démarches scientifiques auprès des médecins.
Au vu des nombreux retours positifs et des demandes de témoignages, un nouvel événement sur la santé sera vraisemblablement organisé par SCS en 2022.